Réglage

Le réglage est la dernière intervention du luthier sur l’ instrument;  son importance est capital.
Le but est de trouver le meilleur équilibre entre les tensions exercées par le poids  des cordes  et la  mise en vibration de la table d’harmonie, le tout dans un cadre technique assez strict. Pour ce faire la précision  et la sensibilité du luthier sont les clés de la réussite, mais un montage réalisé dans les règles de l’art est l’étape préliminaire indispensable.1

le montage est un ensemble d’éléments indépendants, ajustés à la caisse de l’instrument: il comprend l’ajustage des chevilles, de la touche, des sillets, de l’âme, du chevalet. Le bon conditionnement des angles (renversement, appui, poiriette), le respect  des mesures (longueur des cordes vibrantes, creux de touche) sont autant d’éléments à prendre en considération. d’autres facteurs sont aussi partie prenante, comme le choix des cordes et du cordier, la position et le forçage de l’âme.
Ce travail de montage  est assez complexe et souvent sous-estimé. Sa corrélation avec le réglage est vraiment indissociable. J’apporte donc un soin particulier au montage. Une des facettes du métier que je pratique avec passion c’est bien le réglage. Ma formation musicale y est pour beaucoup2.  Lors du réglage l’attention du luthier doit être au maximum. la qualité d’écoute prend toute son importance et  doit accompagner la  finesse du geste technique.

Le rôle du luthier est aussi de  vous expliquer que  l’espace de liberté acoustique est cadré par des contraintes techniques.
Sachez qu’avec le temps, l’âme et le chevalet subissent l’écrasement du poids des cordes et se déforment, la mèche de l’archet s’encrasse et s’use. 

mieux me connaître / ma formation :

L’exigence de mon maître Jean Schmitt était aussi implacable que celle d’un professeur qui vous demande la justesse au coma près. La précision d’un ajustage à la craie, la sensation du roulement avant de coller une barre d’harmonie, le forçage d’une âme sous la délicate pression du poignet,  les yeux, les oreilles et toute la sensibilité tactile en éveil. A l’établi sans relâche, Il aimait à montrer chaque opération et lançait ses collaborateurs avec confiance dans des restaurations prestigieuses. au cours de ma formation, j’ai eu la chance de participer pendant une dizaine d’années aux stages Suzuki en France et en Espagne. Bien évidemment dans le métier l’expérience fait pour beaucoup. Avec le temps on gagne en précision, en rapidité d’exécution, on garde une multitude de cas différents en mémoire. Si chaque réglage ou réparation est unique, avec l’expérience la faculté d’adaptation s’accroit et les solutions émergent.

2  J’ai commencé par le piano, puis le violon à 6 ans en Alençon. Arrivé à Reims je suis rentré au Conservatoire dans la classe d’Alto d’Andrée Propage merveilleuse professeure; 3 heures d’instrument par jour, jusqu’en fin d’études…Je n’étais pas fait pour le métier de musicien mais  j’ai eu la chance de découvrir et de travailler les suites puis les sonates de Bach, puis de jouer au sein d’orchestres amateurs sous la baguette de quelques grands chefs: Muzerelle à Reims, puis Dupin à Lyon, l’assistant de Plasson à Toulouse. Pour le plaisir j’ai suivi les ateliers de musique irlandaise avec B. Froissart et musique médiévale et X. Terassa. Toutes ces expériences m’ont formé l’oreille et la musique occupe une bonne partie de ma vie. les concerts qui m’ont le plus impressionnés sont ceux de Perlmann, Starker, Hahn, Rostropovitch, Yoyo Ma, Kopacinskaya. impossible de tous les citer. j’écoute avec bonheur la  voix de ma mezzo-soprano préférée: Magdalena Kozena.

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